mardi 2 octobre 2012

Mon top 5 d'albums de jazz

J’en conviens que le terme « vieux jazz » est assez flou. Le jazz a débuté dès les années 1900 en Nouvelle Orléans et s’est répandu rapidement sous tous les genres possibles jusqu’à aujourd’hui, ce qui fait que le mot "vieux" peut s'étendre sur plusieurs décennies dans ce cas.

Pour mieux définir le terme « vieux jazz » et faire connaître mes goûts musicaux, je vous propose ici une sélection de mes 5 albums favoris dans le genre. Bien sûr, certains me diront que j’ai omis de grands classiques, mais 5 choix, c’est très peu comparé à la multitude de musique qui a été publié depuis 1900…Surtout, je ne veux pas décourager les curieux qui veulent simplement en savoir plus.

1. Peggy Lee : Black Coffee (1953)

     Peggy Lee a la voix, la personnalité et le charme. Ayant débuté sa carrière en tant que chanteuse pour Benny Goodman, elle se fait un nom comme artiste solo, pour devenir une influence pour nul autres que Frank Sinatra et Ella Fitzgerald. Peggy Lee était reconnue pour utiliser un timbre doux dans ses chants, plutôt que de mettre de l’avant la puissance de sa voix. Pour elle, c’était une façon d’être plus mystérieuse et sensuelle. Fait anodin : elle est l’inspiration pour le personnage des Muppets, Miss Peggy et elle est la voix derrière plusieurs personnages du film de Disney La Belle et Le Clochard. Frank Sinatra a même déjà affirmé que Peggy Lee était l’un des femmes les plus sexy qu’il ait jamais rencontré, ce qui n’est pas peu dire venant de ce fameux « ladies man ».

    Premier album complet pour la chanteuse, Black Coffee sort en 1953 et est aujourd’hui considéré comme un classique. Bien que cet album ne contienne pas ses classiques « Fever » ou « Is that all there is ? », cet album est finement ficelé et vaut une écoute attentive.





   
2. Dave Brubeck : Time Out (1959)

      Dave Brubeck est un pianiste jazz américain reconnu pour son style mi-classique, mi-improvisé et ses tempos uniques (6/4, 9/8, 5/4). Le jeune Dave entâme des études en Californie pour devenir vétérinaire, mais transfère au conservatoire après qu’un professeur lui fasse la remarque : « Brubeck, your mind's not here. It's across the lawn in the conservatory. Please go there. Stop wasting my time and yours ». Rendu à l’école de musique, il se fait renvoyer lorsqu’un de ses supérieurs réalisent que Dave est incapable de lire la musique. Mais, d’autres professeurs le font revenir à l’école, argumentant que son talent compensait pour cette lacune. Il gradue, avec comme condition de ne jamais enseigner le piano. Peu après, en 1942, il est envoyé à la guerre. Il rencontre Paul Desmond pendant son service militaire et ensemble, ils formeront le Dave Brubeck Quartet, avec deux autres musiciens, Cal Tjader and Ron Crotty. Dave Brubeck est toujours vivant et a d’ailleurs performé au Festival de Jazz de Montréal en 2011, toujours en forme !

Tout le monde connaît au moins une pièce de cet album, sans nécessairement en être conscient. La pièce titre « Time Out » est l’un des pièces jazz les plus connues de l’histoire. Bizarrement, cette pièce classique du jazz n’a pas été composée par Brubeck, mais bien par son saxophoniste et ami Paul Desmond. L’album du même nom est l’un des plus vendus de l’histoire du jazz, malgré ses tempos uniques : 9/8 et 5/4. Dave Brubeck tient cette inspiration d’un voyage en Turquie, où ces tempos sont plus communs. Des pièces comme Blue Rondo à la Turk en sont des preuves bien vivantes.

 

3. Django Reinhardt : Djangology (2005)

Guitariste et compositeur pionnier, le belge Django Reinhardt est le musicien derrière le style « manouche », inspiré par la musique traditionnelle gypsy. Actif dès les fins des années 20, le talent de Django est d’autant plus impressionnant lorsque l’on sait qu’il était paralysé de deux doigts de sa main gauche, après un grave incendie. Avec le violoniste Stephane Grappeli et d’autres musiciens, il forme le quintette Hot Club de Paris.




J’ai choisi son anthologie, puisqu’elle fait magnifiquement bien le tour de sa grande carrière, incluant ses grands succès produits de 1928 à 1953. Peut-être reconnaitrez-vous la pièce « Minor Swing », joué par le beau Johnny Depp dans le film Chocolat, ou encore « Beyond the Sea », « 42 », « Honeysuckle Rose », « Improvisation on Pathetique », inspiré par la symphonie no.6 de Tchaikovsky.




 

4. Frank Sinatra : Nothing but the Best (2008)

Pas besoin de m’étaler sur cette légende…Je vais résumer en 4 mots : New York, New York. Voilà.








 « Nothing but the Best » est à mon avis la compilation qui englobe le mieux les classiques de monsieur « Ol’ Blue Eyes », enregistrés et chantés entre 1935 et 1995. Si cela ne vous donne pas envie de chanter, je vais simplement vous jeter un regard déçu. Si vous n’êtes pas charmé par sa voix, je vais vous jeter un regard dubitatif… Vraiment ?






5. Nina Simone : I Put a Spell on You (1965)

La première fois que j’ai entendu la voix de Nina Simone, je me suis sincèrement demandé s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme : voix grave, quasi-androgyne, mielleuse, hypnotisante et tout à fait unique…De son vrai nom Eunice Kathleen Waymon, Nina Simone avait comme rêve tendre d’être une pianiste concertiste. Pourtant, à cause de son époque raciste et fermé d’esprit, elle se fait refusé une bourse d’étude à l’Institut musicale Curtis à Phildelphia à cause de sa peau noire. Elle décide donc de jouer dans de petits clubs de la ville pour financer ses études. Elle se fait remarquer par un agent et sa carrière démarre en trombe en 1958. Durant ses années de musicienne à succès, elle compose des pièces fusionnant gospel, pop et classique, mettant toujours de l’avant ses talents de pianiste classique.

J’ai toujours senti que l’album I Put a Spell on You saisissait parfaitement la voix de Simone, particulièrement avec la pièce titre. Voix et chanson hypnotisante, elle ajoute une touche unique et magique à ce classique. Elle y inclut aussi une reprise de Jacques Brel avec Ne Me Quitte Pas, où elle chante en français d’un ton langoureux, transmettant parfaitement les émotions de cette chanson de rupture. L’album contient aussi Feeling Good, une chanson fascinante qui débute par Simone chantant a capella, avant que l’orchestre n’embarque dans des timbres mystérieux et enchanteurs.


   
  
Bien sûr, je pourrais aller plus loin…Ok, 5 choix de plus, rapidement : 
1. Oscar Peterson : Night train
2.  Ella Fitzgerald & Louis Armstrong : Louis & Ella
3. Stan Getz & Gil Gilberto : Getz/Gilberto
4. Miles Davis : Kind of Blue
5. Cannonball Adderley : Somethin' Else

Et Cole Porter, Sarah Vaughan, Etta James, Duke Ellington, Stan Getz, Glenn Miller, Nat King Cole, Herbie Hancock, Charlie Parker, Dizzy Gillespie et j’en passe…

Bonne écoute!

1 commentaire:

  1. Merci Catherine pour ce top 5 classique très intéressant (que l'on peut voir et entendre de surcroit!). Belle intégration multimédia.

    Bon succès pour la suite !

    Patrice Leroux

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